Un temps révolu

    Partant sur un poème au sujet de la mort de proches, je composais sur la musique de Sopor Aeternus : "The Inexperienced Spiral Traveller", un album fantastique, qui, même si le fond est toujours là, a fait virer quelque peut le concept originel en quelque chose de plus général sur tout ce que l'on perd inexorablement avec le temps qui passe, et que l’on regrette finalement même si l’on ne l’a pas vécu, voyant dans un passé révolu idéalisé une époque où l’on se serait senti enfin à sa place et où existait tout ce et tout ceux que l’on aimait, qui comptait. Si vous avez le CD, Déclamez ce poème sur la musique n°5 : "Never trust the obvious". Les larmes me montent à chaque fois que je mêle ce poème à cette musique lourde de nostalgie.

Lorsque mon âme s'égare
Dans les méandres de ma mémoire
Irrémédiablement brillent mes yeux
Un sourire illumine mon visage cireux
Mais ne vous y méprenez pas
Il n'y a pas de joie

C'est le sourire de la mélancolie
Les yeux de la nostalgie
D'un passé révolu
Que j'ai ou non vécu
Tel un vague à l'âme
Hanté par l'image d'un temps ancien
Qui à jamais vous tient
A jamais condamne
Qui jamais ne passe
Jamais ne lâche

O cruelle vie
Toi qui nous conduis
Sans cesse à contempler
Ce passé défait
Cet univers détruit
Dont rien ne subsiste aujourd'hui

Tes réminiscences sont à présent
Meurtrissures lancinantes
Par lesquelles s’infiltre le néant
Plaies béantes
D'où fuit mon heur lentement

Mais pour les larmes pas de temps
Je le pleure pourtant
Intérieurement
Éternellement
Inexorablement

Point de lieu hors de l’histoire
Où un jour le retrouver
Mais seulement une éternelle mémoire
Pour se souvenir se rappeler

Tout ce qu'on aimait
Tout ce qui comptait
Est mort à jamais

Lord Arthagal
Ebauché et Achevé en août 2006

La musique dont j'ai parlé :