Les Amériques - Navajos

Nous sommes le second jour du mois de juillet. Evil Dodge, entre les mains expertes du contremaître Leroux, nous conduit à la frontière du territoire des indiens Navajos. D’emblée, un paysage magistral, digne des plus vieux contes de cow-boys, et qui n’a rien perdu de sa beauté, s’offre à nous. C’est comme si nous revivions la conquête de l’Ouest.

La route arrête d’être praticable pour la locomobile, que nous avons presque éventrée en tentant une percée sur les chemins hasardeux du pays. Nous préférons donc opter pour un mode de transport ancestral et qui a bien fait ses preuves ici : le cheval. Nous voici donc parti pour une splendide ballade quatre heures durant à travers le désert d’Arizona, dans la Monument Valley, chevauchant de merveille en merveille au cœur des terres navajos.

La langue indigène ne ressemble à aucun dialecte de ma connaissance. Elle semble tellement complexe qu’elle a été utilisée comme code secret par les Yankees durant la grande guerre. Les Navajos vénèrent la nature. Ils forment des hommes-médecines pour les soigner qui sont assez proches de ce que nous appelons chamans en Sibérie, voyageant dans notre monde physique et dans le monde des esprits. Ils connaissent les vertus des simples et savent les utiliser pour le bien de leur peuple.

L’habitat traditionnel est constitué de Hogans, une structure en bois empilé savamment bâtie recouverte de boue séchée. Un trou est pratiqué au niveau du toit, permettant un bon tirant d’air tout en conservant la fraicheur ou la chaleur selon la saison. Nous avons dormi dedans, et que dire à part que ce type de construction est tout à fait appropriée au climat ?