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Les Chroniques d'Arthagal
24 mai 2007

Arthagal d'Afhell - L'Alchimiste fou

     Voici ici l'histoire de l'Arthagal version médiévale (un peu fantastique) écrite pour l'occasion de ma venue à la cour du renard :

     Je me présente, Arthagal d'Afhell, pour vous servir. Je suis né d'une famille de petite noblesse dans la province de Cargatharac, là haut, dans le Nord du royaume. Je n'étais pas l'ainé, et n'avais donc que peu de droits, mais pourtant les devoirs que tout noble acquiert de par sa naissance. Je n'en voulais point. Une force irrésistible me tirait à découvrir la nature et ses mystères... Je ressentais cela comme un appel, quelque chose qui me susurait à l'oreille, au plus profond de moi-même, que cette vie vaine d'apparat, de mondanité n'était pas faite pour moi, et que mon domaine, mon royaume devait être la nature et ses enseignements que je devais apprendre à maîtriser pour accomplir ce pour quoi j'étais venu en ce monde. Je décidai donc de m'aventurer sur les chemins afin de découvrir ces mystères car c'est la seule chose un tant soit peu sensée qu'il me soit venu en tête à ce moment. C'est ainsi que je m'enfuis de notre manoir dans le plus grand secret, la veille de mes quinze ans armé de mon baluchon, d'une épée rudimentaire et de ce qui deviendra ma fidèle dague. Les premières semaines, les premiers mois furent rudes. Je suis en effet parti de chez moi au début de l'automne et l'hiver approchant, le temps se commençait déjà à se rafraichir. J'avais bien pris quelque argent, mais cela s'épuise vite, et j'appris rapidement à composer avec ce que la nature m'offrait. Heureusement, ma condition de noble m'avait enseigné la chasse et je me nourrissais donc de petits gibiers, de racines et de baies. Cependant, l'hiver approchait, et je commençais à me demander comment j'allais survivre ainsi dans le froid glacial qui s'annonçait sans gibier ni baies ni toit où loger, quand un jour je rencontrai au fin fond d'un bois un drôle de vieil homme qui se prenomait Darsid alors que je préparais un lapin aux baies noires chèrement acquis après trois jours de jeun. Je lui proposais quand même en toute sincérité de partager mon repas. L'homme semblait original et fort intéressant. Au cours de la discussion, j'en vins à raconter la raison pour laquelle je me trouvais ainsi à parcourir les chemins, que je ne me sentais pas à ma place dans le faste et le paraître qui caractérise la noblesse de sang dont je viens, que je me sentais attiré par la nature et ses pouvoirs, que je sentais que c'était cela ma voie, appréhender et comprendre la nature et ses secrets afin de pouvoir soigner et guérir. Il m'a dit qu'il savait cela et que c'était pour cela qu'il était ici. J'en fus surpris et quelque peu effrayé, mais mon appréhension de l'hiver et ma soif de savoir furent les plus fortes et je l'accompagnais jusqu'à sa chaumière. C'est alors que commença un long apprentissage qui durera cinq années formidables au cours desquelles il partagea des parcelles de son savoir avec moi. J'y appris les rudiments de l'herboristerie. Il m'enseigna la reconnaissance des plantes, leur utilisation élémentaire. Je pense, bien qu'il ne ma l'ai jamais avoué, qu'il était ce que l'on appelle un sorcier. Il m'apprit également à voyager en moi et à me comprendre pour mieux comprendre les autres, à ressentir le monde le monde autrement que par les yeux, le toucher, l'ouïe ou l'odorat.

Septembre 1154, Pleine Lune
Cette nuit m'est venu un rêve. J'y ai vu un jeune garçon assis au coin d'un feu à un endroit que je connaissais. Le soleil était bas dans le ciel et fort à l'ouest. Il semblait assez faible et frigorifié, tout emmitouflé dans sa couverture. Il se préparait quelque ragout, mais ce que je vis était encore plus intéressant : je lus en lui. Je vis sa soif insatiable de connaissance et son attirance inébranlable pour la nature et ses mystères, son amour des plantes, son envie de comprendre le monde. Je compris que ce jeune homme devait arriver au début de l'hiver et décidais de m'aventurer chaque soir vers ce lieu à partir du mois de décembre afin de le découvrir.

Décembre 1154, Nouvelle Lune
Le soir de la nouvelle lune, je le découvris enfin et il m'offrit de partager son repas. Nous avons beaucoup discuté et je pense qu'il appréhende de recevoir quelque enseignement de moi. Cela devrait s'arranger avec le temps. Je lui ai proposé de se joindre à moi dans ma chaumière pour apprendre. Je ne sais s'il a accepté pour la chaleur d'un feu ou pour l'enseignement que je veux lui transmettre. Il ne doit d'ailleurs pas le savoir lui-même tellement il semble faible. Il ne doit pas avoir mangé depuis quelques jours déjà. Je le ramenai dans mon humble maisonnette, et lui dit offrait mon lit pour la nuit. Il n'eut pas la force de résister même si je voyais que cela le contrariait de m'empêcher de dormir ici. Je lui communiquai un peu de mon énergie pendant son sommeil, lui fis avaler une petite potion de remise en forme. Je décidai alors de m'allonger par terre pour me reposer à mon tour.

Décembre 1154, Lendemain de la Nouvelle Lune
J'appréhende ce jour. Il n'est pas encore levé, je ne connais pas son nom. Cela fait si longtemps que je n'ai pas eu d'élèves.

Mars 1155, Premier croissant
Cet hivers fut au-delà de toutes mes espérances. Bien que nous n'ayons pu que peu sortir, j'ai déjà commencé à lui enseigner quelques plantes que l'on ne trouve qu'en cette période. J'ai consacré beaucoup de temps à lui enseigner les analogies, l'astrologie, les humeurs, les différentes maladies, et surtout à ressentir, à percevoir les choses. Il se montre un élève très studieux bien qu'il n'ai aucun don particulier pour ressentir. Mais je pressens qu'il ira loin car il le veut vraiment.

Mars 1156, Pleine Lune
De nouveau la pleine lune. Arthagal se révèle très doué en herboristerie et dans l'art des potions. Même s'il a quelque peu peiné pour ressentir, il se débrouille plus qu'honorablement à présent, et il commence à pouvoir capter et transférer les énergies. Encore quelque temps, et il devra se lancer seul pour confronter son savoir au monde et se forger son expérience. On se retrouvera alors peu après pour que je puisse compléter sa formation.

Extraits du journal de Darsid ChanteLune

     Il dit un jour qu'à présent, il me fallait user de ce savoir, rencontrer d'autres gens, partager avec d'autres, mais toujours faire attention de ne jamais trop en dire. Il me dit aussi qu'il fallait que je sois à l'écoute de la nature, des énergies qui m'entourent. Il me disait qu'un jour l'on se retrouverait et qu'alors je pourrai finir ma formation, enfin, celle qu'il pouvait m'offrir.  J'avais à présent 20 ans. Je repartis sur les routes et tachais d'utiliser mon nouveau savoir pour le mieux, d'écouter la nature, de ressentir. Je ressentais de mieux en mieux. J'expérimentais des remèdes, cueillais des plantes, les faisais sécher, les préparais en sirop, en pommade, en onguent et soignais les gens tel que le vieux Darsid me l'avait appris. Je créais mes propres potions qui se révélèrent fort efficaces. Un an plus tard, je retournais le voir et celui m'appris des choses encore plus secrètes et interdites, car sachez le, ce qui offre la vie peut aussi offrir la mort.

     Je m'installai alors dans la petite forêt dans l'Est que je me plais à nommer Afhell, d'où mon nom... Je vivais au contact de la nature et passais régulièrement au village pour prodiguer mes soins. Plus je soignais, mieux le soignais, plus je ressentais. Cette énergie, ce pouvoir au bout de mes doigts, je le sentais devenir de plus en plus intense. Je commençais à m'intéresser à ces phénomènes d'énergie de manière beaucoup plus importante, ce qui m'amena à explorer de nouveaux domaines comme les sciences hermétiques. Je vivais dans une modeste chaumière décorée avec gout d'éléments naturels telle que des plantes, d'étranges objets que j'ai vus en rêve composés de grands cercles entrecoupés de fils auxquels pendent des plumes. Tout de suite en entrant, on apercevait une grande pièce qui était en réalité mon laboratoire. On apercevait le long du mur de droite mon établi où s'exhibait mon alambic et mes fioles qui contenaient des liquides colorés qui passaient le plus clair de leur temps à crépiter au-dessus d'une large bougie. Je les utilisais pour préparer mes potions et faire mes recherches. Sur sa droite, était installé mon bureau où attendait tranquillement mes parchemins et ma très belle plume de paon que j'utilisais pour consigner mes recherches, mes résultats, mes pensées, mas vie, mes espoirs... Sur le mur face à l'entrée, l'on voyait une cheminée large où brulait toujours un petit feu et sur le mur de gauche, proche de cette dernière, il y avait une petite niche où se logeait mon lit.

     Alors que je revenais du village pour m'en retourner en mon petit havre de paix au cours de cette vingt-troisième année de ma vie, j'aperçus une jeune fille malchanceuse "poursuivie par un cul-terreux. Je lances la patte et pourquoi le taire, le cul-terreux se retrouve par terre". Il était un peu étourdi par sa chute, j'en profitai pour lui administrer une potion d'oubli ainsi qu'une potion de sommeil profond à base de pavot et de valériane, additionné de jusquiame noire. J'allai trouver la jeune fille qui s'était blottie derrière un arbre et lui demandai ce qu'il s'est passé. Elle me répondit, hystérique : "C'est pas moi ! C'est pas moi !". Et moi de rétorquer un profond : "Mmhhhh, mais encore ?" Elle tenta alors de s'enfuir, et la jeune fille malchanceuse trébucha sur une épaisse racine d'Aesculus Hippocastanum, enfin, de marronnier, et s'évanouit car sa tête avait heurté malencontreusement une petite pierre qui passait par là. "Oh, vraiment pas de chance", m'exclamai-je blasé... Je la ramenai dans ma modeste chaumière en Afhell, l'installai sur mon lit, pansai sa blessure crânienne et lui concoctais un puissant remède de remise en forme tel que le vieux Darsid m'avait donné le jour où il m'avait rencontré et de cicatrisation des blessures que je lui fitsavaler. Je retournai alors à mes préparations et recherches sur mon établi. Quelques heures plus tard, je l'entendis se réveiller, jetai un bref coup d'oeil derrière mais  continuais mes recherches un petit sourire aux lèvres.

      Ayant fini ma potion, je décidai de briser le silence : "Bonjour, mademoiselle. Avez-vous bien dormi ?". Voyant la demoiselle se cacher prestement sous ses draps, je me rapprochai doucement et m'assis sur le lit. "A qui donc ai-je l'honneur ?". Un gargouilli inintelligible me répondit et je lançai alors "N'est-elle pas chou ? La conversation risque d'être difficile". Je retirai délicatement le drap de dessus la tête de la jeune inconnue et réitérai ma question. Une petite voix fluette me répondit : "Yanna". "Et bien voilà, ce n'est pas si difficile. Quant à moi, je me présente, Arthagal, Arthagal d'Afhell, en référence à ce petit coin de paradis où l'on se trouve". Je la voyai jeter des coups d'oeil alentour et compris qu'elle était ma foi fort curieuse. " Vous devez vous demander à quoi tout ceci peut bien servir...". Celle-ci hocha la tête et je lui débitai un long monologue sur ma passion de la nature, des plantes et des énergies ainsi que sur mes préparations. La jeune inconnue semblait boire mes paroles. Je m'excusai auprès d'elle car une potion en préparation réclamait alors toute mon attention. Je me redirigeait vers mon établi et alors que je me retournai, je la vis hésiter. "Ah oui, je vous ai fait prendre un bain après vous avoir déshabillé, et vous ai alité tel quel. Je vais vous donner quelques vêtements". Je sortis de mon armoire une robe telle que j'en porte habituellement et la déposai sur le lit avant de retourner à mes expériences. Lorsque je me retournai de nouveau, je la vis en train de faire un minitieux mais maladroit état des lieux de mon modeste logis. "Tiens, pourquoi donc cet homme vous courrait-il après, mademoiselle Yanna ?". Elle me répondit d'un air peu convaincu : "Rien". Je retournai à mon travail sur un "Mmhh". Lorsque je me retournai de nouveau je la vis jouer avec un couteau. Quelle dextérité ! J'en restai quoi. Lorsqu'elle se rendit compte que je l'observais, elle reposa maladroitement le couteau d'où elle l'avait pris. "Mmhh..." dis-je.

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Commentaires
R
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Y
J'aime beaucoups , vraiment.<br /> <br /> Ca me fait rêver...<br /> Je pense que je ne suis pas née à la bonne époque.
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