Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Chroniques d'Arthagal
27 juin 2007

Kouridakh, shaman du clan Rorim des Avélars

       Voici une trame de fond d'un personnage créé pour l'occasion de Jeu de Rôle Grandeur Nature se déroulant au moment des grandes invasions. Je fais parti de la peuplade des Avélars, personnages à la croisée des huns et des mongols :

      Je vis le jour sous le règne du Grand Kahn qui était parvenu à fédérer l’ensemble des clans avélars. Aujourd’hui, ce dernier est mort et l’empire est de nouveau divisé. Mais ce n’est point de cela dont il est question, mais bien de moi. Je ne me souviens que peu de mes jeunes années mais on me raconta bien plus tard que je fus élevé par la forêt durant mes sept premières années. Je ne sais qui pris soin de moi durant ces sept longues années mais je soupçonne les loups comme vous pourrez le voir plus tard. Comme vous pouvez donc vous en douter, je ne suis pas un enfant du clan, mais celui-ci m’a accueilli plus que convenablement. Au contact de la forêt, il aurait semblé, selon ce que l’on a bien voulu me dire, que j’avais développé une certaine empathie avec celle-ci et les animaux, et donc de manière plus générale avec la nature, qualité principale d’un guérisseur ou futur shaman. C’est pourquoi le shaman décidait de me prendre pour fils et s’occuper de mon éducation et de ma formation au sein du clan.

     Mes années au côté de mon père adoptif furent heureuses bien que difficiles car riches en accumulation de connaissances. En effet, ma formation de guérisseur avait commencé lors de ma dixième année. Bien sur les cinq premières années furent légères et sans soucis, j’apprenais à développer mon énergie et les transferts, mes aptitudes à détecter les maux et également à reconnaître les simples.

     A mes quinze ans, j’avais acquis un certain savoir, mine de rien important, mais la vraie initiation allait seulement commencer. Je devais connaître chaque plante, leurs propriétés et leur utilisation seule ou en mélange, en préparation, en onguent, en baume. Je devais me perfectionner sur l’observation des auras et la projection d’énergie, et également développer ma sensibilité au monde invisible. Il se trouvait que je n’étais point plus doué qu’un autre, mais mon acharnement à l’apprentissage, ma curiosité, mon esprit aiguisé, et mon gout pour l’exploration du monde de l’invisible et de la santé firent qu’au final je devais devenir le plus talentueux.

     Quelques mois après mon quinzième anniversaire, je tombais amoureux. Mes jeunes années dans la forêt avaient fait de moi un animal farouche et peu à l’aise avec les gens de mon espèce, ce qui je pense se transforma en une certaine timidité avec la gente féminine. Etrangement, c’est cela et peut-être aussi le prestige de ma position, qui sembla charmer ma douce. Farouche guerrière comme tous ceux de notre peuple, elle s’était spécialisée dans la confection d’étoffes et de costumes telles que les vêtements de cuir et de fourrure. Elle était également très sensible et douce, au caractère calme et responsable. Mais tout comme moi, elle avait sa part de folie et d’humour quelque peu cynique et sarcastique que j’apprécie tant. Sa vivacité d’esprit et son attrait pour la médecine shamanique la rendait encore plus désirable à mes yeux et à mon cœur. Elle me confiait que c’est ce qu’elle aurait voulu faire toute sa vie, bien que les mœurs de la société avélare ne le réprouvent. Je me disais qu’en son temps, il faudrait que je m’attache à faire changer ces règles stupides et lui permettre d’exercer à son tour. Elle devenait donc ma compagne et je lui enseignais dans le secret tout ce qu’elle n’avait pas le droit de savoir.

     Dans ma dix-huitième année, j’apprenais l’art des poisons, art ô combien délicat si l’on ne veut pas finir soi-même empoisonné. L’apprentissage fut long et délicat et j’achevai mes œuvres dans ma vingt-deuxième année. C’est dans cet art là que l’on peut contempler tout le talent, la précision et l’accomplissement d’un guérisseur.

     J’ai actuellement 26 ans et vit toujours avec ma compagne avec qui nous vivons toujours un amour fougueux et inconditionnel. Le shaman a décédé il y a peu et l’assemblée des guérisseurs m’avait choisi pour le remplacer. Mon père bien aimé d’adoption m’initia donc aux secrets des esprits et des animaux à travers de nombreux voyages initiatiques pendant lesquels je quittais mon corps et devait arpenter les steppes afin de trouver mon totem, sorte de guide animal pour le monde des esprits. Etrangement, à chaque voyage, ce n’est point dans les steppes que je me retrouvais, mais bien dans une forêt sombre, sans être inquiétante, au sol recouvert d’un épais brouillard changeant. J’en discutai avec mon père qui essayait tant bien que mal de me réorienter, mais cela sans succès. Un jour, je finis par découvrir mon guide. J’avançais, foulant des pieds l’épais nuage brumeux qui semblait émaner du sol, entre deux rangées d’arbres au feuillage d’un vert profond et aux troncs épais et noueux donc la base baignait dans une mer d’herbes mi-hautes,. Il faisait sombre, comme à l’habitude, lorsque je vis apparaître deux yeux luisants en face de moi, s’avançant dans l’ombre. Une forme se dessina, et je vis apparaître un loup gris de taille imposante, mais à l’air jovial et taquin, bien que ses yeux rayonnaient d’une infinie sagesse. Je le savais, il était mon totem. Je l’avais enfin découvert. Il m’accueillit par la formule d’usage dans le monde des rêves : « les esprits protègent ton âme, mon frère ». Nous étions, comme il me le dit lui-même, frère d’esprit. Il était temps pour moi de réintégrer mon corps, mais je pouvais à présent devenir shaman et avait découvert un nouveau frère qui serait un être aussi important que ma compagne. Mon père et moi furent très surpris quant à mon guide. Un loup ! Diable, mais nous vénérons les chevaux, comment cela peut-il donc être possible ? Nous finîmes par admettre que ma vie dans la forêt et mon origine incertaine devait être à l’origine de ce qui passerait probablement pour une hérésie envers les non initiés. Mon père savait très bien que cela n’en enlevait rien à mes capacités, mais les gens du commun, eux, ne le comprendraient pas et pourraient m’exclure du clan bien que je fus le plus à même de devenir shaman.

     Mon guide m’appris alors à rendre visite aux esprits des vents et des chevaux qui ne craignent pas les loups dans ce pays d’harmonie céleste. Et je vis aussi de nombreuses autres choses que peut-être mes prédécesseurs avaient déjà relevées sans juger bon de le révéler à la société. Ceci devrait rester secret jusqu’à ce que le peuple avélar soit prêt à connaître la vérité. En effet, sans Grand Kahn pour unifier les clans et en constant péril de part nos belliqueux voisins, il était fort mal venu de déclencher une guerre de religion.

     Nous voici donc le jour de mon sacre. Le shaman est mort. Fumée, encens, herbe divine, percussions, grands feux, danses frénétiques et rituels aux quatre vents. Je suis à présent shaman officiellement. Les gens du commun ne le savent pas, mais ces rituels ne sont qu’un masque pour officialiser l’entrée en fonction du nouveau shaman. Mais cela n’est pas utile, n’importe quel guide vous le dira. Bien que les esprits soient conviés à la cérémonie ce qui lui donne toute sa puissance, l’on devient shaman dès lors que l’on a été désigné par ses pairs. Cela officialise la chose devant les esprits et devant les hommes, rien de plus. Il s’agit donc de festivités pendant lesquels on flatte les sens des esprits par l’encens, le feu et les percussions, et les hommes par la dance, la musique et l’herbe divine qui leur permet de voir les esprits et de leur parler, si l’on peut appeler cela ainsi.

     Notre Kahn est aujourd’hui une femme de qualité, ce qui me laisse bon espoir pour voir les femmes accéder au statut de guérisseuse et de shamane. Nous tentons en ce moment un traité de paix avec les barbares occidentaux…

Publicité
Commentaires
Derniers commentaires
Publicité
Publicité